Engagé sur un contrat d'un an, j'ai servi 6 mois au sein de la sécurité civile dans l'UIISC1 dont j'ai décidé de partir à la fin de ma période probatoire.
Bien qu'admiratif du rôle de la Sécurité Civile en France et à l'étranger pour la protection des populations civiles et de la nature et reconnaissant des formations intéressantes qui m'y ont été dispensées, je souhaite prévenir les potentielles jeunes recrues.
Le recrutement de nouveaux sapeurs sauveteurs est élevé car il doit être à la hauteur du nombre de démissions. Nombreux sont les départs de jeunes engagés déçus, durant leur période probatoire ou au terme de leur premier contrat d'un an et ce pour une raison simple :
le décalage entre la communication du recrutement de la Sécurité Civile (sur le site internet, Youtube, via les centres de recrutement de l'armée etc.) et la réalité de la vie opérationnelle est immense.
En effet, le quotidien en UIISC est loin d'être trépidant.
Pour commencer, les interventions à l'étranger sont rares. J'ai discuté avec des caporaux qui n'étaient pas partis plus de quelques jours à l'étranger en 4 années de service.
Lors de la visite médicale au sein de l'unité, le médecin militaire a tout simplement éclaté de rire quand je lui ai expliqué que je m'étais engagé dans cette unité plutôt que chez les pompiers de Paris pour pouvoir intervenir à l'étranger.
Quand il y a effectivement l'envoi de sapeurs sauveteurs à l'étranger, il faut avoir de la chance pour que cela concerne son unité, sa compagnie, sa section.
Pour ce qui est des interventions en France, attendez vous à la campagne annuelle de feu de forêt dans le sud de la France et en Corse, une inondation une fois de temps en temps, c'est tout.
Les 100 jours de terrains mentionnés sur le site ne correspondent aucunement à des jours d'intervention (un exercice de simulation de feu en forêt est considéré comme du terrain par exemple).
Quand on est sapeur sauveteur, il faut donc apprécier la vie de caserne, coupé de la population.
Pour une nouvelle recrue, elle se compose de ménage (nettoyage de toilettes communes etc.), de séances de sport, d'exercices de révisions ou de simulations de catastrophes naturelles/technologiques.
Sur le plan de l'ambiance, je ne peux que partager mon expérience personnelle : saluer un supérieur de la mauvaise manière au début de mon incorporation en section m'a valu brimades et insultes de la part de certains collègues pendant des mois sans réaction de ma hiérarchie. Malheureusement, cela est d'avantage propre à l'armée qu'à l'UIISC1 puisque des amis en Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris me témoignent d’expériences similaires.
Pour conclure, j'encourage donc fortement les personnes souhaitant s'engager dans les FORMISC à tenter de rencontrer des sapeurs sauveteurs en dehors des journées portes ouvertes pour que ceux-ci puissent répondre librement à vos questions, à s'imprégner de la réalité de leur quotidien et dépasser l'image que l'institution veut se donner.